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Publié le par Eric Chevillard

Il y a pourtant une chose qui ne tient pas, une incohérence assez gênante, et c’est que le loup ne peut en aucune façon avaler tout rond la grand-mère du Petit Chaperon rouge ni même le Petit Chaperon rouge, d’ailleurs, si petit soit-il.

Il doit d’abord les déchiqueter de ses dents pointues, séparer leurs membres du tronc, broyer leurs os longs et courts, arracher les organes, hacher les chairs et les hacher encore, les hacher menu, mâcher longtemps avant d’avaler la môme et sa mère-grand, si rabougrie soit-elle.

Aussi bien le chasseur, ensuite, en ouvrant le ventre du loup pour libérer l’une et l’autre, ne va trouver en fait qu’une bouillie de viande et d’os à demi liquéfiée déjà par les sucs gastriques et mélangée de petits animaux des bois en charpie qu’il sera bien difficile de démêler de cet ensemble peu ragoûtant qu’on ne me fera pas gober davantage que la fin heureuse de cette histoire donc.

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